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 Les chefs d'oeuvre de la Shaw Brothers

 

The Lady Professional

 

 

 Casting

Année : 1971
Durée :  86 minutes.
Genre : action
Catégorie IIB
Réalisateur : Matsuo Akinori (aka Mai Chi-ho)
Producteur : Sir Run Run Shaw
Scénariste : Ni Kuang


Interprètes : Lily Ho, Chang Pei-shan, Ching Miao, Huang Tsung-hsun, Chang Shen, Lee Sau-Kei, Yee Kwan, Lee Ho, Bolo Yeung, Baak Liu…etc.

 

 Histoire & Critiques

Histoire : À Hong Kong, les membres d'une triade, extorquent régulièrement de l'argent à Mr Ge, tenancier d'un salon de billard et suite à un différend, le tuent et incendient sa maison. Ge Tianli (Lily Ho) découvre la scène tragique et sauve in extremis sa mère (malade) des flammes. Décidée à venger son père, elle assassine le meurtrier dans un parc d'attraction, à l'aide d'aiguilles empoisonnées qu'elle dissimule dans sa boîte à maquillage. Inexpérimentée, elle panique après son premier acte criminel, et perd dans sa folle course, sa “boîte à outils” récupérée par Xiaojiang (Chang Pei-sang), un truand et témoin occulaire. Pendant deux ans, il lui fait du chantage et extorque de l'argent tous les mois à Ge Tianli devenue propriétaire d'un bar (une couverture). Craignant pour la vie de sa mère, elle exécute les “contrats” que son maître-chanteur lui impose, autrement il menace de la dénoncer à la police…

Critique de Christopher Violet : (certains détails du film sont révélés))

Ce film d'exploitation (sans prétention) The Lady Professional est réalisé par le cinéaste japonais, Matsuo Akinori, rebaptisé en nom chinois Mai Chi-ho à l'occasion de son contrat chez les Shaw Brothers.

Mai Chi-ho filme l'ensemble du long métrage (de manière inégale) avec une variété de plans plus ou moins déjantés. La séquence pré-générique tournée en caméra subjective livre le regard de Ge Tianli sur sa cible dans le train. Après un gros plan d'arrêt sur le visage de Lily Ho, les balles criblent l'écran où apparaît le titre The Lady professionnal qui annonce le générique pendant la course-poursuite filmée caméra sur épaule (plans dans tous les sens). Les poursuites en bagnoles en accéléré (un peu trop) marquent le léger abus du cinéaste dans son expérimentation.

Selon certains, The Lady Professional serait un croisement de Girls With Guns et Point Blank de John Boorman avec Lee Marvin.

L'intrigue s'avère à la fois compliquée et simple. Pour éliminer un ex-collaborateur Shi Yunpu (Chang Shen), un témoin protégé par la police, le grand industriel véreux Fei Qingyan (Ching Miao) et son subordonné An Bingxin (Huang Tsung-hsun) font appel à Mo Laosan du syndicat du crime qui sous-traite avec Xiaojiang, maître chanteur de Ge Tianli. Sous la menace, la tueuse à gages (par devoir) accepte  la mission et manœuvre afin de déjouer la vigilance des flics pour atteindre sa cible. Après qu'elle ait rempli son contrat, ses commanditaires tentent de la tuer en sabotant les freins de sa voiture. Elle survit à l'attentat mais au même moment sa mère périt dans sa demeure. Dès lors, Ge Tianli vengeresse et déterminée à gravir les échelons de l'organisation criminelle pour avoir les noms des coupables, s'entraîne au tir et se transforme en tueuse professionnelle.

L'intérêt du film se situe dans le questionnement du public sur la tactique opérée par “Lady”. Lily Ho s'approprie l'art du tireur d'élite, de la manipulation (diviser pour mieux règner) et du déguisement allant jusqu'à se camoufler en nonne pour assassiner... pas très catholique tout ça ! La fin justifie-t-elle les moyens ? Le défaut du film s'explique par un certain paradoxe. La volonté de blanchir Ge Tianli, au début, pour légitimer ou minimiser ses actes défensifs se heurte à la complaisance, vers la fin, de ses crimes en cascades. Le message de la dernière scène du film est d'une ambiguïté !

Au regard de sa filmographie, Lily Ho, l'actrice aux multiples facettes, aime varier son registre. Après des comédies (musicales) The Millionnaire Chase, The Venus Tear Diamond, My Dreamboat ; des films historico-d'arts martiaux The 14 Amazons ; des films “jamesbondiens” Angel With The Iron Fists, Lily Ho s'attaque au genre mafieux avec The Casino et The Lady professional. En 1971, grâce à son rôle prémonitoire de la “Lady” professionnelle, titre ambigü qui laisserait croire à une pro du plaisir, Lily Ho décrochera plus tard en 1972 le rôle de Ai Nu, prostituée meurtrière dans le thriller érotico-martiale Confessions intimes d'une courtisane chinoise.

En conclusion, The Lady Professional film mineur non exempt de défauts ne rentre pas dans les annales du cinéma mais se laisse regarder sans déplaisir.

Christopher Violet.

 

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